Jean-Paul Didierlaurent
Dans un ultime recueil de quinze nouvelles , un an après la mort de l’écrivain, les éditions Au Diable Vauvert nous offrent un véritable panorama de son art
Il fut l’incontestable révélation de 2014 avec « Le Liseur du 6h27 », superbe et émouvant premier roman qui se présentait en même temps comme un hymne à la lecture et un chef-d’œuvre d’observation de l’humanité laborieuse qui tous les matins se retrouvait dans la même rame du RER B. Il avait alors 52 ans. En fait, pour les connaisseurs, il s’était cependant déjà illustré, depuis la fin des années 1990, comme l’un des novellistes les plus talentueux de l’époque. Mais le genre court n’est guère prisé par ici, en dépit des grands exemples de Prosper Mérimée, Guy de Maupassant, Gustave Flaubert, George Sand ou Anatole France, et, plus près de nous, Didier Daeninckx, Georges-Olivier Châteaureynaud ou Annie Saumont. Une dommageable exception française, à l’inverse de ce que l’on peut observer dans les pays germaniques et anglo-saxons. C’est aussi ce qui explique l’effet de surprise que provoqua ce premier roman, alors que celui-ci venait tout bonnement s’inscrire dans la continuité d’une œuvre « signifiante et populaire », pour reprendre le propos de son éditrice du « Diable Vauvert » Marion Mazauric. Il avait ensuite fait paraître dans la même maison le recueil de nouvelles « Macadam » (2015) et les trois romans « Le reste de leur vie » (2015), « La Fissure » (2018) et « Malamute » (2021). Cependant que « Le Liseur » était traduit dans 45 pays et qu’une adaptation cinématographique se préparait. Mais le 5 décembre 2021 l’on apprenait la disparition de Jean-Paul Didierlaurent, alors qu’il travaillait sur les textes aujourd’hui réunis.
Dernier textes, en forme de legs, d’un écrivain trop tôt disparu